Compte-rendu week-end musical à Bordeaux

Vendredi après-midi, 15h, embarquement immédiat pour une visite de notre capitale régionale dont l’organisation avait été confiée à l’agence briviste FITOUR, sur recommandations du Festival de la Vézère.
Au bout d’un voyage tout en douceur d’environ 2h, nous franchîmes le Pont d’Aquitaine sur la Garonne pour une arrivée à l’Hôtel Mercure, non loin du centre de Bordeaux.

La date n’avait pas été choisie au hasard :

Le soir de notre arrivée, un récital de piano était au programme de l’Auditorium de l’Opéra National de Bordeaux avec Alexandre Kantorow. Nous l’avions entendu jouer très jeune au Festival de la Vézère or il est désormais une star que les salles de concert les plus prestigieuses s’arrachent. Ce fut l’occasion pour nous de revoir notre jeune prodige voué à une carrière éblouissante. Nous étions aux premières loges pour admirer le jeu des mains aux longs doigts, d’une finesse et d’une agilité arachnéennes courant sur le clavier pour nous entraîner dans l’univers de la sonate N° 1 du jeune Brahms, qui va si bien à notre jeune pianiste. Puis ce furent des lieder arrangés par Liszt du Der Wanderer de Schubert et la splendide Wanderer-Fantasie. Au 3^e rappel, il nous dit au revoir sur le rythme effréné d’une Marche turque …

Le samedi matin, départ pour une visite guidée du centre historique de la ville, avec guides conférenciers. L’évolution et la transformation de ce qui fut le 1^er port de France à ce que nous découvrons aujourd’hui nous furent commentées au fil de nos déambulations sous un soleil clément légèrement voilé. Une dégustation de cannelés vint à point clore cette visite.

L’après-midi, une visite des « Bassins des Lumières » nous fit découvrir l’énorme blockhaus construit par les Allemands en 1941 pour abriter une base sous-marine. Pour transformer ce monstrueux vestige témoignant d’un passé douloureux en un lieu susceptible d’attirer un large public, de nombreux projets furent imaginés … et tentés. C’est actuellement pour une présentation artistique que le visiteur est invité à pénétrer dans cette masse de béton pour une immersion dans un flot de lumières et de musiques destiné à apporter vie et chaleur à cet univers glaçant. Les scénographies du moment utilisent les peintures de Dali pour faire jaillir sur les parois de béton les éléments déstructurés de ses tableaux. Sur les parois du bassin suivant, ce sont les créations architecturales de Gaudi qui déploient leurs volutes et leurs couleurs autour du miroir des eaux sombres.

La soirée était consacrée à l’opéra, pour une représentation de « La Favorite » de Donizetti.

Nous pouvions assister à une présentation du spectacle par la metteuse en scène, Valentina Carrasco, qui présentait sa démarche pour mettre en valeur l’intemporalité de l’argument de cet opéra et son traitement de la condition féminine. C’est ainsi qu’elle a souhaité réintroduire un ballet en proposant aux femmes de Bordeaux qui le souhaitaient, de monter sur scène pour participer à ce spectacle. Ce sont ces femmes âgées de 60 à 84 ans qu’elle fit venir au devant de la scène pour saluer à la fin du spectacle. La mezzo-soprano italienne Annaliza Stroppa assura le rôle attachant et profond de La Favorite, malgré un vibrato un peu intense.
Le ténor samoan Pene Pati conquit le public avec sa voix lumineuse et fraîche et … sa maîtrise du français. Certes le décor de ce grand théâtre était somptueux avec ses plafonds dorés et ses fauteuils d’un gris bleu royal mais toutes les places n’offraient pas une visibilité idéale de la scène. Après cette belle longue soirée, quel réconfort de savoir que notre cocher nous attendait pour nous reconduire à l’hôtel !

Dimanche matin, pour le bouquet final : visite de la Cité du Vin.

Nous pénétrons dans l’immense carafe de verre coloré, qui se veut l’évocation de l’âme du vin, pour une exploration de l’univers du vin depuis l’antiquité jusqu’à nos jours, avec ses espaces thématiques interactifs, en terminant par une initiation à la détermination des différents parfums. La visite se termine par une dégustation au belvédère, avec vue panoramique sur la Garonne, ses ponts et la ville.

Après cette excitation des papilles, un déjeuner gastronomique au « 1925 », Place des Quinconces, s’imposait.

Notre échappée bordelaise touchait à sa fin dans l’euphorie et la bonne humeur.

Le voyage du retour fut propice à une sieste bienfaisante qu’aucun soubresaut du car mené de main de maître par son conducteur ne vint troubler.

De retour à Brive, nous nous promîmes de nous revoir pour une nouvelle escapade, après les concerts de l’été au Festival.

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